L'analyse de flux de bois

L’analyse de flux de matière est l’analyse systématique des flux d’un matériau particulier dans un système défini dans le temps et dans l’espace. Les flux spécifiques étudiés dans le cadre du projet ENECOBOIS sont les flux de bois dans le système ‘la Wallonie’.

L’étude des flux de bois en Wallonie sert à connaitre les volumes qui entrent et sortent de la filière et à soutenir des hypothèses des modèles ACV (analyse de cycle de vie).

Basé sur l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de la Wallonie (IPRFW), des rapports de secteur et des contacts directs (sous forme de conférences, réunions et visites d’entreprises), une analyse de flux de bois en Wallonie a été réalisée.

Le bois prélevé des forêts wallonnes

Résineux

Chaque année, un volume de 3,7 million m³ de bois résineux est prélevé. Les branches, qui représentent 15 % du volume au-dessus du sol, sont laissées dans la forêt comme bois résiduel. Il y a donc un total de 3,2 million m³ de bois qui sort de la forêt résineuse. La qualité du bois résineux sortant de la forêt est principalement du bois de sciage (environ 80 %).

Feuillus

Des forêts feuillues, chaque année un volume de 0,9 million m³ de bois est prélevé. Les petites branches (6 % du volume au-dessus du sol) sont laissées sur site, tandis que les troncs (84 %) et les branches de dimensions importantes (10 %) sont récoltés. Il y a donc au final 0,89 million m³ de bois qui sort de la forêt.

La qualité du bois feuillu sortant de la forêt est de qualité variable (voir la figure ci-dessous). Les industries consommatrices sont les scieries, les producteurs de papiers et panneaux et la provision d’énergie.

La consommation totale de l’industrie du bois wallonne

Résineux

Les scieries sont les consommateurs principaux de bois résineux (3,3 million m³/an), avec une consommation de bois local très importante (80 %). Les chantiers de découpe et les producteurs de panneaux consomment un volume beaucoup moins élevé (1,2 et 0,3 million m³ resp.). Pour les produits de chantier de découpe, le bois local est la source principale (87 %), tandis que pour les panneaux les consommations de bois local et d’origine étrangère sont plus ou moins égales. Concernant l’utilisation de bois résineux pour la provision d’énergie, les sources littéraires disponibles sont restreintes et difficiles à vérifier.

Feuillus

La production de papier représente la consommation la plus importante au niveau du bois feuillu (1,2 million m³). La contribution de bois local n’est que de 10 %. Au contraire, les scieries, qui consomment environ 0,4 million m³, utilisent presque uniquement du bois local (89 %). Il est supposé que l’utilisation de bois feuillu pour la provision d’énergie (0,5 million m³) ne représente que du bois local.

Le bois local : consommation versus production

Selon l’AFM, la production et la consommation donnent des valeurs cohérentes (voir figure ci-dessous). Le bois résineux produit par la forêt wallonne est à peu près totalement consommé. Le déficit virtuel pour le bois de sciage et le surplus virtuel pour la production de panneaux pourraient indiquer une erreur d’estimation. On pourrait supposer que les scieries transforment des bois de moindre qualité, que nous avons initialement estimés s’écouler vers la production de panneaux. Le surplus de bois feuillu de haute qualité (bois de sciage) indique une exportation.

Bois actuellement utilisable/utilisé dans la construction

La répartition de bois local vers des applications constructives ou non-constructives (locales ou non) confirme une utilisation principale de bois résineux dans la construction. Environ un tiers du bois résineux sortant de la forêt se dirige directement vers une application constructive. Le flux de bois feuillu vers la construction représente seulement 4 % de la production forestière. Les coproduits – soit 43 % pour le bois résineux et 16 % pour le bois feuillu – représentent des flux complexes qui sont potentiellement exploitables dans la construction après une transformation complémentaire (par exemple en panneaux particules). La quantité de bois utilisée dans la construction a été estimée à 66.000 m³ par an, dans une étude de Hout Info Bois. Ce chiffre est assez peu élevé par rapport au volume de production de produits constructifs estimé dans notre AFM (1,3 million m³). Ceci indique une exportation importante de produits bois. Les flux de déchets ‘bois de démolition’ ont été évalués sur base des données de l’Office wallon des déchets. Vu le développement assez récent des applications de construction bois, ces flux sont plutôt limités.

Le rapport entier (en anglais) et a liste des références bibliographiques sont disponibles ici.