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ACV du parquet massif
Le parquet est un assemblage d’éléments en bois, formant un revêtement de sol intérieur. Les lamelles sont soit en bois massif, soit constituées de plusieurs couches dont la plus extérieure a une épaisseur d’au moins 2,5 mm.
Dans la littérature scientifique, peu de données concernant l’analyse de cycle de vie – et plus spécifiquement du berceau à la porte de l’entreprise – sont disponibles. De plus, les systèmes de produits étudiés ne correspondent pas à la production wallonne. Pour combler cette lacune, on pourrait consulter l’ACV du bois scié raboté ou du bardage en bois produit en Wallonie. Toutefois, une telle démarche est délicate, car elle se base sur d’autres groupes de produits, qui diffèrent par leur unité fonctionnelle et par les distances parcourues par les matières premières. Ceci justifie la présente étude.
L’entreprise étudiée se situe en France, à la frontière avec la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg. Elle produit du parquet massif de différents dimensions et qualités, mais aussi du parquet multicouche et des poutres de construction massifs. Cette étude se limite au parquet en chêne massif. Les coproduits générés sont principalement vendus (par exemple pour la production de papier) ou utilisés en interne pour la production de chaleur.
L’unité fonctionnelle est du parquet « moyen » couvrant 1 m² de sol, constitué de lamelles de différentes épaisseurs et longueurs, réalisé avec du bois de chêne provenant de forêts proches (entre 80 et 150 km). L’année de référence est 2013. Une collecte de données primaires a été réalisée au sein de l’entreprise pour connaître les quantités de matériaux entrant. Les modules utilisés pour la modélisation proviennent de la base de données ecoinvent (v. 2.2). L’ACV concerne les étapes comprises entre le berceau et la porte de l’entreprise, ce qui inclut la phase de production.
Les résultats de la caractérisation sont présentés dans le tableau ci-dessous. La méthode utilisée est CML IA baseline V.3.01, EU25+3, 2000, suivant la norme EN 15804 et EN 16485. La valeur pour la catégorie « réchauffement climatique » est négative, parce que le bilan pour le carbone biogénique a été inclus, ce qui engendre un « crédit » pour la séquestration du CO2 dans la biomasse.
(*) Le résultat sans prendre en compte le carbone biogénique est 1,54 kg CO2-éq./m² de parquet.
Pour les analyses qui ne sont pas exigées par la norme (l’analyse de contribution, l’analyse de normalisation etc.) le carbone biogénique n’est pas considéré.
Pour trois catégories d’impact, le transport du bois rond représente la contribution la plus importante avec une part comprise entre 25 et 39 %. Ceci concerne les catégories d’épuisement des ressources abiotiques (éléments et carburants) et de destruction de la couche d’ozone. La production de chaleur en interne, sur base de coproduits, représente le contributeur principal pour l’acidification et pour l’eutrophisation. La création d’ozone est principalement due à la production de bois rond, et plus précisément à l’utilisation de la tronçonneuse (voir l’ACV de production de bois). La consommation d’électricité représente entre 13 à 27 % des impacts pour toutes les catégories
Selon les résultats normalisés, l’épuisement des carburants fossiles et des ressources abiotiques, ainsi que l’acidification, sont les trois catégories les plus importantes (resp. 27, 19 et 23 % de la valeur « single score » qui est égale à 2,48 * 10-12 points). Le réchauffement climatique et la création d’ozone représentent chacun 12 %, suivis par l’eutrophisation (6 %) et la destruction de la couche d’ozone (1 %). Quand on regarde la contribution de chaque intrant à l’impact total, l'électricité et le transport sont les plus impactants (22 % de la valeur « single score » pour chaque), suivis par la production du bois rond (18 %), la chaleur (15 %) et le transport interne (14 %). L’emballage représente 10 % des impacts.
Sur base de ces résultats, ainsi que d’une analyse de sensibilité, les suggestions suivantes sont données :
- Malgré la distance limitée (entre 80 et 150 km), le transport du bois rond représente la contribution principale aux impacts. Comme la distance est déjà limitée, la diminuer n’est pas possible. Une optimisation du type de transport pourrait être une option d’amélioration, mais le développement d’un tel scénario logistique sort du cadre du projet.
- La consommation d'électricité est aussi impactante que le transport du bois rond. Une discussion avec le partenaire industriel démontre du potentiel d'amélioration de ce hot spot mais ceci représente un investissement actuellement trop important pour l'entreprise.
- La production du bois rond, réalisée en amont, n’est pas sous l’emprise directe de l’entreprise. Néanmoins, une augmentation du ratio de bois contenu dans 1 m² de parquet fini et la quantité de bois entrant dans la production réduirait l’impact environnemental. Vu la valorisation déjà en place des coproduits par l’entreprise, une telle optimisation devrait être étudiée aussi d’un point de vue économique.
- Une amélioration de la transmission de la chaleur a surtout un effet positif sur l’acidification et sur l’eutrophisation. Une optimisation du transport interne (responsable de 9 à 19 % de l’impact, selon la catégorie d’impact) est une option d’amélioration sous l’emprise directe de l’entreprise. L’utilisation d’emballage, responsable de 20 % de la catégorie épuisement des ressources abiotiques (éléments), pourrait être limitée, en fonction de la destination du produit fini.
Le rapport (en anglais) avec la liste de références bibliographique est disponible ici.