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ACV du MDF
La production de « panneaux de fibres de bois de densité moyenne » ou medium density fibreboard (MDF) constitue une part importante de l’industrie du bois en Région wallonne. Elle représente une capacité de production de 300.000 m3 par an et un chiffre d’affaires de 167 million € en 2012.
D’un point de vue environnemental, le procédé de production de MDF en Wallonie est caractérisé par la consommation majoritaire de bois local (52 % en 2011), mais aussi par la consommation d’une grande quantité d’énergie et d’additifs comme les colles. L’ACV permet d’évaluer ces impacts environnementaux en considérant plusieurs catégories d’impact et plusieurs phases du cycle de vie du produit.
La revue de la littérature permet d’identifier les tendances qui ressortent de ce type d’analyse. Les études retenues examinent la production de MDF pour une situation de référence européenne, pour les Etats-Unis, le Canada, ainsi que pour des conditions allemandes et espagnoles/chiliennes, et ce, pour la période comprise entre 1996 et 2010. Les résultats obtenus pour les émissions de gaz à effet de serre (GES), un des impacts environnementaux étudiés, se situent dans une plage comprise entre 215,17 et 612 kg CO2-eq./m3 MDF. Cette variation peut s’expliquer par les différences de contexte temporelles, géographiques et technologiques, ainsi que par des disparités méthodologiques entre les études (ex : frontières du système, règles d’allocation). Une conclusion commune est que les productions d’électricité (et donc le profil énergétique) et de colle sont déterminantes sur l’impact environnemental global.
La production de MDF en Région wallonne comporte des différences par rapport à ces études, en termes de profil énergétique, de chaine de production et des technologies choisies. Ces différences peuvent mener à des impacts environnementaux différents. Dans l’étude effectuée pour cette région, l’objectif est d’identifier les impacts environnementaux les plus importants ainsi que leurs sources et d’étudier les options d’amélioration du profil environnemental. L’unité déclarée est 1 m3 de produit MDF moyen, produit par un procédé sec en Région wallonne en 2011, à la porte de l’usine. Les données utilisées proviennent de données collectées dans l’usine (procédés de transformation du bois) et de données génériques de la base de données ecoinvent (production des matières premières, transport,…). Un module spécifique pour la production de bois en Région wallonne a été développé dans le cadre du projet ENECOBOIS et a été utilisé dans le modèle de la production de MDF.
L’analyse des impacts suit le standard EN 15804, dans lequel sept catégories d’impacts environnementaux sont spécifiées. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant. La valeur pour la catégorie « réchauffement climatique » est négative, parce que le bilan pour le carbone biogénique a été inclus, ce qui engendre un « crédit » pour la séquestration du CO2 dans la biomasse. En comparant les résultats sans prendre en compte le carbone biogénique (445,03 kg CO2-éq./m³ MDF), aux valeurs de la littérature, on voit que le résultat pour la production en Wallonie est proche de la valeur moyenne (428,4 kg CO2-eq./m³ MDF).
En plus des sept catégories d’impact, des indicateurs environnementaux pour la consommation des ressources (par exemple : énergie, eau) et pour la production des déchets ont été analysés. Par exemple, l’utilisation des ressources énergétiques est évaluée avec l’indicateur « ressources énergétiques primaires » qui est d’environ 10.850 MJ/m³ MDF pour les ressources énergétiques non-renouvelables et 15.260 MJ/m3 MDF pour les ressources énergétiques renouvelables. Cette valeur inclut les ressources énergétiques utilisées pour l’ensemble des procédés du berceau à la porte de l’usine.
La normalisation des résultats aide à mieux comprendre la magnitude de certaines valeurs de l’analyse des impacts. Les résultats présentés dans la figure suivante sont calculés par la méthode CML-IA baseline V.3.01, EU25+3. Les résultats montrent que 59 % de l’impact environnemental total se situe dans la catégorie « épuisement des ressources abiotiques ». Cette catégorie est suivie de la création d’ozone (14,4 %), de l’acidification (12,7 %) et du réchauffement climatique (10,7 %). L’eutrophisation et la destruction de l’ozone ont un impact inférieur à 3 %.
Une analyse de contribution pour chaque catégorie d’impact a été réalisée. L’importance relative d’un processus à un impact est variable d’une catégorie d’impact à une autre, mais les analyses de contribution mettent en avant deux processus dominants : la production de la colle (urée formaldéhyde, le mélamine-formaldéhyde) et la génération de l’électricité. Cette dominance est valable pour la plupart des catégories d’impacts considérées, sauf pour la création d’ozone, pour laquelle les émissions dues à la production du MDF sur le site de l’usine sont dominantes.
La qualité des données a été estimée via une analyse d’incertitude (analyse de Monte Carlo). Une analyse de sensibilité a également été effectuée en faisant varier plusieurs entrées du système (variation de ± 10 %) telles que la production de la colle, d’électricité, la distance de transport et les émissions mesurées sur site. Les résultats montrent une grande sensibilité des impacts par rapport à la colle et à l’électricité (± 5.6 % et ± 1,2 % de variation, respectivement).
Une comparaison des résultats avec les résultats de la base de données ecoinvent montre que la valeur totale des impacts est légèrement plus élevée pour la production de MDF wallon. L’analyse d’incertitude montre que les impacts sur l’épuisement des ressources (carburants), sur le changement climatique, sur l’acidification et sur l’eutrophisation sont plus faibles pour la production wallonne, avec une probabilité de plus de 70 %.
Pour une interprétation des résultats, des limites suivantes doivent être prise en considération : cette étude sur la production de MDF en Région wallonne ne prend pas en compte la phase d’utilisation et la fin de vie du produit. Ces étapes ajouteraient des effets positifs (par exemple : stockage du carbone, substitution d’énergies fossiles) et négatifs (consommation d’énergie supplémentaire). De plus, l’analyse d’impact est effectuée seulement pour une sélection de sept critères. Par exemple, l’utilisation des sols, ou le potentiel d’écotoxicité ne sont pas évalués.
Sur base de ces résultats, les conclusions suivantes peuvent être tirées : les résultats pour la production wallonne sont du même ordre de grandeur que deux autres productions en Europe (référence européenne et allemande). Pour la production du MDF en Wallonie, la priorité environnementale est la réduction de l’impact des colles utilisées. Une réduction de 10 % pourrait réduire l’impact total de 5,6 %.
Le rapport entier (en anglais) et la liste des références bibliographiques est disponible ici.